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HISTOIRE MODERNE.

formées à l’imitation de celles de la Compagnie des Indes, étaient le résultat naturel des fonds réunis (joint stock). Les administrateurs ou directeurs tiraient bien meilleur parti du patronage qu’ils se créaient par ces établissemens, dont ils profitaient seuls, que des bénéfices simplement commerciaux de la Compagnie, dont ils ne recevaient qu’une part assez insignifiante. Le soin que prenait la cour des directeurs de dérober au public la connaissance des affaires de la Compagnie, empêchait d’établir avec exactitude le montant de ses dettes ; mais il paraît qu’à cette époque elles étaient très-considérables. En 1676, on prétendait en Angleterre qu’elles s’élevaient à la somme de 600,000 liv. sterl., et nous avons vu qu’en 1674, les dettes contractées à Surate étaient déjà de 135,000 ; en 1682 et 83, les directeurs autorisèrent l’agence du Bengale à faire un emprunt de 200,000 liv., et dans les deux années suivantes, pour le seul établissement de Bombay, les emprunts furent portés à 300,000 liv. Il est très-probable qu’alors les dettes excédèrent déjà le capital. » (Vol. 1, pag. 101.)

Ce fut cependant vers ce temps que la Compagnie commença à porter son attention sur le commerce de la Chine. Le premier ordre donné pour l’importation du thé, objet de curiosité alors, et devenu depuis d’un usage si général en Angleterre, était conçu en ces termes : « Vous enverrez par ces vaisseaux 100 lbs. du meilleur tey (thé) que vous pourrez vous procurer. » (Bruce’s Annals, vol. ii, pag. 510.)