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HISTOIRE MODERNE.

avait un assez grand nombre de blessés. On ne poussa pas l’affaire plus loin, et chaque armée reprit la route de son quartier-général : les troupes royales s’attribuaient l’avantage de cette journée, et sur leur route les vieillards, les enfans et les femmes, battant des mains, récitaient en cadence ce chant de victoire :

Fara-Penda dokna gatam Maghio-Khor[1].

En faisant retraite, Maghio-Khor brûla, en passant, le village de Ndombo, et celui de Kouma, résidence royale ; par représailles, le Brak fit mettre le feu à ce qui restait du village de Nghio.

C’est au milieu de ces troubles politiques que les réformateurs de Ndymb prirent leur essor : Demba se mit en marche vers Ndakar, et tous les gens de Ndymb, suivant l’exemple de leur séryn Nghiâgha-I’ysay, s’élancèrent après lui ; arrivé à Ndakar, où l’avait devancé sa renommée, tout le village accourt et l’entoure ; il ne parle qu’au séryn, qu’il somme d’embrasser sa doctrine et de le suivre : le prêtre assure que les dogmes, les principes des réformateurs sont aussi les siens ; mais il s’excuse de marcher, sur la nécessité de veiller aux soins

  1. N’osant donner ici la traduction française, qui pourrait peut-être blesser des oreilles délicates, nous exprimerons en latin le sens littéral de ce passage :

    Fara Penda abscidit pedicem Maghie-Khori.