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HISTOIRE MODERNE.

bouleversé au commencement de cette année. Le nghiaoudyn Maghio-Khor, chef de Nghio, étant allé faire une visite aux Français de Saint-Louis, avait reçu d’eux un accueil dont le nghiogomây Nghiâk-Ghio, chef de Nghianghy, ne manqua pas d’être jaloux ; et ses perfides suggestions en firent, aux yeux du vieux brak Fara-Penda, un grief contre le nghiaoudyn. Celui-ci, poussé à bout par les odieuses intrigues de son rival, résolut de se venger : le nghiogomây fut assassiné par ses ordres.

Vivement indigné d’un tel acte de violence, Fara-Penda prononça le bannissement du meurtrier, et le destitua de la charge de nghiaoudyn pour la donner au barty Natago-Mboy, neveu du défunt nghiougomây.

Ce fut le signal de la guerre civile : Maghio-Khor était puissant et redouté ; il leva l’étendard de la révolte, et presque tous les grands du Ouâlo embrassèrent son parti ; le vieux Brak ne conserva de fidèle à sa cause que le nouveau nghiaoudyn Natago-Mboy, le beyghio Sâkora, et le mam-roso Fara-Koury, fils du Bour de Sâlom. Ils pillèrent le village de Nghio, domaine du nghiaoudyn destitué, et enlevèrent ses troupeaux.

Maghio-Khor avait d’étroites liaisons d’amitié chez les maures de Térârzah, et d’un autre côté il avait épousé la belle Altiné, sœur d’Abdoughé, chef de l’une des plus puissantes familles de Podor. À l’appel de Maghio-Khor, le scheykh Mohhammed-ouldo-Leyghah, frère de l’êmir Mohhammed-al-