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VOYAGES.

particulier, qui prétend avoir des droits sur Boulam ; les frais de coutumes, et autres présens d’usage deviendraient très-multipliés. Il serait même très-difficile de les contenter tous : chaque roi demanderait des présens proportionnés à sa puissance ; et ceux qui recevraient moins, se sentant assez forts pour faire le mal, préféreraient suivre leurs habitudes que de tenir des traités qui ne les avantageraient pas autant que les autres. Il faudrait donc, pour s’établir à Boulam, des forces assez considérables, tout le poids de la guerre devant tomber sur les colons, qui n’auraient dans le voisinage aucune nation pour prendre leur parti par intérêt ; il faudrait surtout une marine toujours en activité : cette marine, à la vérité, ne devrait être composée que de petits navires ; mais le service en deviendrait très-dur dans la saison pluvieuse, qui est fort longue dans ces parages.

Deux établissements[1], déjà essayés à Boulam, ont été abandonnés après la mort de tous ceux qui les formaient. Un européen armé doit peu craindre les nègres ; mais dans un établissement commercial, il faut que le traitant puisse s’occuper tranquillement de ses affaires, qu’il ne soit pas sans cesse exposé aux invasions subites de peuples qui, n’ayant rien à perdre, n’offrent aucun avantage à

  1. De ces deux établissemens, l’un est celui qui fut tenté par une compagnie anglaise sous la direction du lieutenant Beaver ; l’autre nous est complétement inconnu.

    *A…