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VOYAGES.

les rescifs qui environnent leur île qu’a péri l’expédition dont le sort fut enveloppé de mystère pendant tant d’années. Il est plus que probable que, si les frégates aux ordres du général d’Entrecasteaux eussent visité ces parages, elles y auraient recueilli les débris encore récens de l’Astrolabe et de la Boussole, et quelques malheureux échappés à la catastrophe, puisqu’un des marins de l’expédition était mort depuis trois ans seulement, à l’époque de la visite du capitaine Dillon.

Tous les journaux français ont donné le résultat des enquêtes faites sur les lieux par le capitaine anglais, et nous croyons superflu de revenir sur ces détails. Il suffit de rappeler qu’une des deux frégates coula, et que tout son équipage périt. L’autre, ayant échoué sur des rescifs de corail à fleur d’eau, une partie des marins qui la montaient parvinrent à se rendre à terre, et construisirent, auprès d’un village appelé Paiou, un brick, sur lequel ils s’embarquèrent six mois après leur naufrage, et dont on n’a jamais entendu parler. Deux hommes cependant étaient demeurés à Mannicolo ; l’un d’eux s’était enfui de cette île avec un chef qui l’avait pris sous sa protection ; et l’autre, comme on l’a vu, était mort à Paiou.

Une foule de débris appartenant aux deux frégates, et recueillis par le capitaine Dillon, ne laissent aucun doute sur le lieu et sur la réalité de la catastrophe. Parmi ces objets on remarque une cloche portant ces mots : Basin m’a fait, quelques pierriers, et divers instrumens où se trouvent gra-