Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 3.djvu/311

Cette page a été validée par deux contributeurs.
303
DOCUMENS OFFICIELS.

Voici l’acte d’abdication mentionné dans le discours du lieutenant-général du royaume.


Rambouillet, ce 2 août 1830.

Mon cousin, je suis trop profondément peiné des maux qui affligent ou qui pourraient menacer mes peuples pour n’avoir pas cherché un moyen de les prévenir. J’ai donc pris la résolution d’abdiquer la couronne en faveur de mon petit-fils, le duc de Bordeaux.

Le dauphin, qui partage mes sentimens, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.

Vous aurez donc, en votre qualité de lieutenant-général du royaume, à faire proclamer l’avénement de Henri v à la couronne. Vous prendrez d’ailleurs toutes les mesures qui vous concernent pour régler les formes du gouvernement pendant la minorité du nouveau roi. Ici je me borne à faire connaître ces dispositions ; c’est un moyen d’éviter encore bien des maux.

Vous communiquerez mes intentions au corps diplomatique, et vous me ferez connaître le plus tôt possible la proclammation par laquelle mon petit-fils sera reconnu roi sous le nom d’Henri v.

Je charge le lieutenant général, vicomte de Foissac-Latour, de vous remettre cette lettre. Il a ordre de s’entendre avec vous pour les arrangemens à prendre en faveur des personnes qui m’ont accompagné, ainsi que pour les arrangemens convenables pour ce qui me concerne et le reste de ma famille.

Nous réglerons ensuite les autres mesures qui seront la conséquence du changement de règne.

Je vous renouvelle, mon cousin, l’assurance des sentimens avec lesquels je suis votre affectionné cousin.

Charles
Louis-Antoine

Dans sa séance du 7, la chambre des représentans ayant arrêté d’une voix presque unanime, sur la proposition de