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VOYAGES.

placés les uns à côté des autres, et par-dessus ils mettent une couche de deux à trois pieds de terre. En dehors, à dix pieds de distance de la muraille, ils plantent tout autour des piquets, sur lesquels viennent aboutir les perches qui servent à soutenir la toiture ; le haut de ces perches est maintenu par une traverse, supportée elle-même par des troncs d’arbres, engagés à leur base dans les murs de refend ; ils recouvrent le toit de paille fort adroitement arrangée ; de cette manière, le toit peut brûler sans endommager les magasins : le feu se trouve arrêté de tous côtés par les couches de glaise. Cette manière de construire a l’avantage de former au-dessus de la maison un vaste grenier, et autour une galerie qui sert de promenade dans la saison des pluies ; de plus le toit dépassant les murs de dix pieds en tout sens, les préserve de la pluie qui leur ôterait leur solidité en peu de jours ; les crépissages se font avec une terre blanchâtre, qui donne un aspect très-propre à l’édifice. Le sol de la maison et de la galerie, élevé d’un pied au-dessus du sol environnant, est formé de terre bien battue, enduite une fois par semaine d’une couche de terre d’un gris foncé ; ils prennent cette précaution pour éviter la poussière.

Je ne dois point m’occuper ici de la manière dont les gens qui ont le monopole du commerce dirigent leurs affaires ; si des Français venaient s’y fixer, tout brigandage serait sévèrement interdit aux Européens et à leurs agens. Je ferai seulement observer que la conduite des marchands ac-