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VOYAGES.

Rio-Pongo, et chez les Mandingues voisins de Sierra-Léone. Pendant le temps que les premiers ont possédé le Sénégal, après nous l’avoir enlevé, ce sont eux qui ont réduit les Wallos à l’état d’abaissement où ils se trouvaient lorsque le pays nous a été rendu ; et ce n’est que depuis 1815 ou 1816 que ceux-ci ont commencé à se débarrasser insensiblement du joug des Maures, qui sont pour nous des voisins bien plus dangereux que les nègres. Brack est, comme on sait, le titre du roi des Wallos, et Bétio est celui d’un prince fort redouté à l’époque où les Anglais possédaient le Sénégal. Le brack alors régnait sur les deux rives du fleuve ; les Anglais, probablement inquiets d’avoir des voisins si puissans, soutinrent Bétio dans une révolte contre le brack ; ce dernier eut le dessous ; les Anglais alors, par des cadeaux d’armes, de munitions et de guinées, relevèrent le parti du brack. En fournissant ainsi, au parti le plus faible, des moyens de se rétablir, ils entretenaient la guerre civile chez les Wallos, jusqu’à ce que ces peuples se trouvèrent tellement affaiblis que les Maures Trarzas vinrent s’emparer, sans coup férir, de la rive droite du fleuve ; une partie des Wallos qui habitaient cette rive passa sur l’autre bord ; le reste se soumit, et tomba entièrement sous la domination des Maures. Lorsque les Anglais évacuèrent la colonie pour nous la remettre, des accaparemens de grains occasionnèrent une disette, qui les aida à emporter tous les ornemens d’or que possédaient les indigènes. Depuis que les Français oc-