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BULLETIN DRAMATIQUE.

il a élevé sa pièce à une telle sévérité de paroles qu’il en est résulté une monotonie qui a fini par ennuyer. On s’est bientôt lassé des scènes d’amour, de fureur et de vengeance qui se passent entre quatre personnages, seuls acteurs de la pièce.

On s’est amusé au contraire à la Casa disabitata qui a fait beaucoup rire : nous devons des éloges à M. Taddei, qui a joué dans cette pièce avec un naturel et un comique admirables le rôle d’un poète famélique. Ce n’est encore qu’une farce italienne ; mais elle attirera du monde.

Carlotta e Werter, drame en cinq actes. Les acteurs italiens devraient de préférence jouer des pièces comiques. Charlotte et Werther est un drame qui marche sérieusement pendant les quatre premiers actes, et dont le dénouement a été emprunté à une scène du Désespoir de Jocrisse. Il y a dans cette pièce un amalgame de pensées sévères et de plaisanteries qui n’est pas heureux ; du reste, la pièce a été jouée avec ensemble. Le public est resté spectateur assez froid.

Mal fare per far bene, comédie en deux actes. — Cette farce, qui rappelle ces mille canevas où les geôliers sont toujours dupés par leurs jolies captives, a été unanimement accueillie : on a beaucoup ri. Succès.

THÉÂTRE DE L’ODEON. — Le mari de ma femme, comédie en trois actes et en vers, par M. Rosier. — Succès complet. Il n’y a peut-être rien de neuf dans la pièce de M. Rosier ; mais il y a une peinture de mœurs assez vraie, de la plaisanterie bien entendue, et au théâtre la gaîté fait passer sur bien des imperfections. Les acteurs ont tous bien joué, Duparay et madame Moreau-Sainti surtout.

THÉÂTRE DU VAUDEVILLE. — Le Voyage par désespoir. – Un jeune homme est trahi par une danseuse