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donnerons donc point notre avis sur un sujet d’une aussi haute importance.

Le déluge, au contraire, n’est plus aujourd’hui un objet de doute pour personne : tout s’accorde de plus en plus pour démontrer la vérité d’une grande catastrophe : tout s’accorde pour prouver que cette catastrophe a détruit des montagnes, éteint des races monstrueuses, transporté leurs débris dans des régions lointaines, en un mot qu’elle a labouré le globe. Reste à savoir si quelques constructions immenses et d’une grande solidité, n’auraient pas pu résister à ce bouleversement général.

Tel est le sujet d’un ouvrage de M. Mazzara[1], intitulé Temple anté-diluvien, dit des Géans. Il en a découvert les ruines dans l’île de Calypso, aujourd’hui Gozo, près de Malte, durant un voyage qu’il fit en Afrique en 1827.

Quand on a vu les gravures de M. Mazzara qui nous représentent les vastes débris de ce temple, et qu’on en a lu l’explication, une foule d’idées se présentent à l’imagination ; doit-on conserver cette pensée de l’éducation première qui nous montre tout anéanti par le déluge ? Faut-il croire que ce temple existait avant l’effroyable cataclysme ? Qu’y aurait-il donc d’impossible à ce qu’une construction immense, comme devait l’être ce monument, eût pu résister en partie au séjour des eaux sur la terre ? Nous disons, en partie, car il n’en reste plus que des masses informes et des rochers entassés les uns sur les autres. En quelques endroits néanmoins on trouve des pierres travaillées et placées avec assez de précision pour indiquer le travail de l’homme.

Au reste, pour donner une idée de l’ouvrage de M. Mazzara, nous allons extraire du texte quelques-unes de ses

  1. Paris, chez l’auteur, rue de Provence, no 18, Engelmann et compagnie, rue du Faubourg-Montmartre, no 6, Mongie aîné, libraire, boulevard des Italiens, no 10.