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HISTOIRE.

qu’ils avaient avec les Turcs, les égards de la neutralité. On a été au-devant de leurs vœux, et on y a même obtempéré bien avant qu’ils fussent ce qu’ils prétendaient être. Les Autrichiens n’ont pas été sans doute les premiers à proclamer cette indépendance. Mais faut-il s’étonner si le gouvernement prévoyant qui les régit embrasse avec moins de prédilection que les autres une cause pour laquelle il avait peu de sympathie, et qu’il jugeait mieux qu’eux devoir porter un jour une atteinte funeste à son commerce[1] ? Quoi qu’il en soit, il a suivi les autres gouvernemens à son tour, et les Grecs ont bientôt vu reconnaître le blocus qu’ils cherchaient à établir. Leurs prétentions étaient exagérées. Les principes avoués par toutes les puissances continentales de l’Europe en matière de blocus, et pour lesquelles la France a soutenu plus d’une guerre, veulent que, d’une part, le blocus ne s’étende, pour les pavillons neutres, qu’aux articles qu’on appelle contrebande de guerre, c’est-à-dire munitions de guerre et de bouche, et de l’autre, qu’ils ne s’étendent également qu’aux pays pour lesquels une force effective protége la déclaration de blocus ; hors de là, le pavillon doit couvrir la marchandise.

    jours seulement, les Grecs révoltés, sur quelques points de la Morée, bloquaient ces places, et lorsque ces bâtimens ne faisaient en cela que continuer un commerce établi depuis long-temps.

  1. J’ai, sans qu’il soit besoin de le dire, peu d’amour pour les Autrichiens ; ce n’est, je le répète, que pour présenter cette affaire sous son véritable jour que j’en ai tant parlé, et aussi parce que je crois qu’ils l’ont mieux comprise que nous.