Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
LA GRÈCE EN 1829.

rité de Syra commencent-elles à décroître. À mesure que l’ordre renaîtra, la population qui s’y est réfugiée retournera dans sa patrie ; elle commence déjà à le faire, et quand la guerre sera terminée, Hydra et Spetzia doivent reprendre l’avantage que leur marine, les liaisons commerciales et des capitaux accumulés leur assurent.

Les autres îles de l’Archipel diffèrent entièrement par leur importance de celles que je viens de citer. Les plus grandes, telles que Zéa, Andros, Tine, Naxie, etc., n’ont point de ports. En revanche, elles sont fertiles et riches par elles-mêmes. Le peuple ne s’y occupe que de la culture, surtout de celle de l’olivier et de la vigne. Elles ont pris peu de part à la révolution, et n’y ont contribué que par quelques sacrifices pécuniaires. Elles ont aussi secoué la domination des Turcs, quoiqu’elle s’y fit auparavant sentir à peine, la population y étant entièrement composée de chrétiens. Pendant la guerre, la flotte ottomane n’a jamais songé à les attaquer ; comme elles n’ont point de ports, et que ce n’était pas d’elles que partait la résistance, il n’y avait aucun motif pour y penser. Aussi sont-elles restées intactes, et la population s’y est même accrue de beaucoup de réfugiés du continent.

Les îles les plus riches sont situées le long de la cote d’Asie : Rhodes, Cos, Samos, Chio, Metelin, Lemnos et plusieurs autres. Elles sont toutes restées entre les mains des Turcs, à l’exception de Samos.