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HISTOIRE.

niers événemens, ainsi que par la prospérité à laquelle elles étaient parvenues avant le commencement de ces troubles, sont Hydra, Spetzia et Ipsara.

Hydra.

Cette île et celle de Spetzia ont une origine commune. Leur population est de sang albanais, comme celle de toute la côte de l’Argolide. On la reconnaît encore au langage, qui est l’albanais, et à une physionomie différente de celle du reste de la Grèce et même de l’Archipel. Le teint y est moins brun, les proportions du corps sont moins grandes, mais dénotent en même temps plus de souplesse et d’agilité ; les traits sont moins prononcés, mais aussi plus ouverts ; en somme, le sang y est plus beau. Il est difficile, dans un pays dont l’histoire moderne a été complétement négligée, de préciser l’époque où cette colonie albanaise est venue se fixer en Morée. Cependant il est probable que cette émigration a eu lieu pendant la courte occupation de la Morée par les Vénitiens, à la fin du dix-septième siècle, et qu’alors des chrétiens de l’Albanie abandonnèrent leur pays pour venir se réfugier en Morée. Ils se répandirent sur les côtes de l’Achaïe, de la Corinthie et de l’Argolide ; et de cette dernière ils vinrent peupler Hydra et Spetzia.

Il y a quarante ans, ces deux îles n’étaient encore que des rochers nus, où les chèvres trouvaient à peine quelque pâture, et où l’on voyait tout au