Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
HISTOIRE.

se ressent fortement de la différence des mouvemens politiques qui l’ont agitée.

Pénétrons-nous plus avant dans l’intérieur du continent : nous y voyons des chaînes de montagnes fort élevées, séparées entre elles par des vallées, ou embrassant de vastes bassins de plaines, telles que celles de la Thessalie et de la Macédoine. Des pays aussi montagneux offrent partout une population extrêmement variée ; mais elle doit être surtout frappante dans ceux où une conquête aussi violente que celle des Turcs s’est opérée. Le peuple conquis a dû se retirer de préférence dans les lieux les plus inaccessibles, comme le peuple conquérant s’est répandu avec le plus de facilité et n’a trouvé même d’intérêt à s’établir que dans ceux qui en valaient la peine, tels que les plaines et les villes. On conçoit aussi bien que la conquête n’étant venue que d’un seul côté, et ne s’étant faite que graduellement, elle a dû influer d’une manière différente sur la proportion respective des deux peuples et sur leurs habitudes.

À ces causes générales, auxquelles se rattache celle qui résulte de la diversité des populations, viennent s’en joindre beaucoup d’autres qui sont locales et n’en ont pas moins été influentes. Tels sont les changemens de religion, les émigrations ou les transplantations de colonies, qui ont mêlé les races. Ce n’est qu’à un hasard de cette espèce que la population d’Hydra et des côtes de l’Argolide, celles d’une partie de la Corinthie et de l’Achaïe doivent leur origine. Le type albanais que nous y retrouvons nous explique