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LA GRÈCE EN 1829.

ici il y aura des ports, là il n’y en aura point ; quoique la majorité professe la religion grecque, il en est cependant qui suivent la croyance romaine ; toutes ces diversités établissent autant de subdivisions.

Passons sur le continent. Nous voyons en premier lieu la Morée. Sa forme péninsulaire a dû de tout temps diminuer la fréquence de ses rapports avec le reste de la terre ferme ; le grand développement des côtes qu’elle possède la rapproche davantage des îles, comme aussi, à la considérer isolément, cette même quantité de côtes, sa forme bizarre et découpée, la variété de montagnes et de plaines qui occupent l’intérieur, ont dû produire une variété correspondante de nuances dans la population. La Morée n’a point non plus, eu égard à sa configuration, participé toujours aux mêmes événemens politiques que le reste du continent. C’est là par exemple (pour ne pas remonter plus haut dans l’histoire) que les Vénitiens ont défendu le plus long-temps leur puissance contre les conquêtes des Turcs.

Si nous sortons de l’isthme de Corinthe, nous trouvons à chaque pas des diversités frappantes dans la nature. En premier lieu se présente l’Attique. Ses plaines fertiles, entourées soit par la mer, soit par des montagnes d’un accès difficile, ont eu de tout temps des rapports bien plus fréquens avec le Péloponèse, qui est en face, qu’avec tout autre pays. C’est aussi avec cette contrée que sa population a le plus de ressemblance ; cependant elle