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HISTOIRE.

une main forte, armée de tous les pouvoirs, qui déjoue les factions, étouffe l’anarchie, sauve la nation sans elle et malgré elle. Il faut un dictateur suprême, ferme, vigilant, inexorable, despotique même, sans quoi la Grèce est perdue à jamais[1]. » Si donc sous un rapport l’opinion de M. S… de D se rapproche de celle des journaux dont nous venons de parler, elle s’en éloigne tout-à-fait sous le rapport le plus important peut-être, en ce qu’elle repousse l’accusation d’ambition que ceux-ci cherchent à imputer au président. À cet égard, M. S… de D est tout-à-fait d’accord avec la réponse que M. Eynard vient d’adresser au Courrier Anglais[2]. « Les anciens chefs de la révolution, dit M. S… de D…, ne sont plus admis au maniement des deniers de l’état : voilà le grand crime du président. » Et il termine ainsi le portrait qu’il a tracé de M. Capo-d’Istria « Telle est en résumé la situation intérieure du gouvernement grec. Le président est seul chargé d’en supporter tout le poids. Il a trouvé un pays tout entier à constituer,

  1. On remarquera sans doute que M. S… de D… diffère entièrement d’opinion à ce sujet avec M. le chevalier Brondsted.
  2. Lettre de M. Eynard au Courrier anglais, du … avril 1830.

    . . . . . . . Si le Courrier se décide à faire connaître ceux qui lui ont envoyé cette dénonciation tardive, je puis prédire d’avance que les correspondans du Courrier s’appuieront sur les rapports qu’ils auront recueillis des chefs mécontens, de ceux qui n’ont plus le pouvoir, de ceux enfin qui n’ont cessé d’intriguer, et qui se sont déclarés les ennemis de l’homme qui a ramené l’ordre et empêché la continuation du pillage.