Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
SIÉGE D’ALGER PAR CHARLES V.

barqua, il resta un des derniers sur le rivage, quoiqu’un corps d’Arabes, qui n’était pas éloigné, menaçât de fondre à chaque instant sur l’arrière-garde. Charles répara, en quelque sorte, par une si noble conduite, la présomption et l’entêtement qui lui avaient fait entreprendre une expédition si funeste à ses sujets.

Ce ne fut point là le terme de leurs malheurs. À peine toutes les troupes furent rembarquées, qu’il s’éleva une nouvelle tempête, moins terrible à la vérité que la première, mais qui dispersa tous les vaisseaux, et les obligea de chercher, chacun de leur côté, soit en Espagne, soit en Italie, des ports où ils pussent aborder. Ce fut par là que se répandit le bruit de ces désastres, avec les exagérations que pouvaient y ajouter des imaginations encore frappées de terreur. L’empereur lui-même, après tant de périls, avait été forcé de relâcher dans le port de Bugia, en Afrique, où les vents contraires le retinrent pendant plusieurs semaines ; enfin il arriva en Espagne dans un état bien différent de celui où il y était revenu après sa première expédition contre les Barbaresques.


***…