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CORRESPONDANCE ET NOUVELLES.

leur patrie pour se soustraire à des vengeances dont le Chah ne paraît avoir été que l’instrument aveugle et soumis.


INDES ANGLAISES.Souscription pour les Hindous-Bretons. — On parle beaucoup dans ce moment de l’établissement d’une société à Bombay et à Madras, dont le but serait d’améliorer la condition d’une classe nombreuse d’individus issus de l’alliance du sang européen et du sang hindou, connus sous le nom de Half-cast ou Hindous-Bretons : ils se trouvent réduits à un tel degré d’asservissement, qu’on peut considérer leur situation comme un véritable ilotisme. À Bombay, la souscription montait déjà, il y a quelques mois, à 20,000 liv. sterl. (504,000 fr.)[1].


MIRZAPOURE.Veuve indienne échappée au bûcher funéraire. — « . . . . Quand nous fûmes parvenus à l’endroit qu’on nous avait indiqué, nous trouvâmes une grande foule rassemblée. Elle attendait avec une vive impatience la décision des magistrats qui devait permettre le sacrifice de la veuve indienne. Un long intervalle s’écoula avant que les officiers de police, porteurs de l’autorisation nécessaire pour procéder suivant l’usage, fussent arrivés.

« Pendant ce délai, tous les efforts possibles furent tentés pour décider cette malheureuse victime de l’erreur et du fanatisme à abandonner son affreuse résolution. Elle était

  1. On a peine à croire qu’il existe une classe d’hommes issue des maîtres de l’Inde, et qui est peut-être plus malheureuse que les dernières castes des Hindous. D’après une de leurs pétitions, ils n’auraient point d’état civil, ils seraient exclus de tout emploi dans l’administration publique, ils ne pourraient servir dans l’armée que comme tambours ou musiciens, etc., etc. Nous consacrerons bientôt un article à un sujet si digne de fixer l’attention publique, non-seulement dans l’Inde, mais encore en Europe.