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CORRESPONDANCE ET NOUVELLES.

des Cyanées, d’envahir la plaine qui forma ensuite la Propontide et de se précipiter de là dans la mer Blanche ou Égée, en s’ouvrant un passage à travers l’Hellespont, n’avait pu avoir lieu qu’antérieurement à la dernière révolution ou cataclysme qui a bouleversé notre globe, et en admettant toutefois que ces détroits aient eu un tel événement pour origine, ce qui, selon lui, n’est nullement probable.

Ainsi l’ancienne tradition dont parlent Strabon, Diodore de Sicile et quelques autres historiens de l’antiquité, conservée dans l’île de Samothrace, du prétendu malheur dont ses habitans avaient été menacés, par suite de la submersion d’une partie de leur île, lors de l’irruption de la mer du Pont, doit être rangée parmi les nombreuses fables que l’antiquité nous a transmises.

M. Virlet, en visitant l’isthme d’Examilia, qui réunit la Chersonèse de Thrace au continent et par où le débordement aurait dû naturellement avoir son cours, s’est assuré que rien n’y démontre que cela ait pu avoir lieu. Cependant une telle irruption ne se serait certainement pas faite sans y laisser des traces irréfragables. Il s’est également assuré que l’île de Samothrace n’offrait pas plus d’apparence de cet événement. Nous ne le suivrons pas dans les autres preuves qu’il tire soit de l’observation des lieux, soit de l’histoire ancienne, en faveur de son opinion, quoiqu’elles ne nous aient pas paru moins bien fondées ; il nous suffit d’ajouter quelques mots relatifs à l’opinion des modernes.

Ce système, appuyé en partie sur les traditions anciennes et confirmé ensuite par Tournefort, ne peut pas plus soutenir l’épreuve d’un examen impartial. Comment admettre en effet que l’ouverture de ces détroits soit due, comme le pense Tournefort, à une dénudation successive du sol ? que cette dénudation, pour une aussi grande étendue, n’aurait eu lieu que dans un espace aussi resserré et à travers des ter-