commettre d’horribles exactions envers les insulaires, je me plais à croire qu’ils ne trouveront plus l’indulgence déplacée que l’on eut pour les trois gouverneurs Pronis, Flacourt et Champmargou. De nos jours, un châtiment sévère frapperait sans doute ceux qui, loin de seconder les sacrifices et les intentions de la mère-patrie, s’amuseraient, à l’exemple de leurs prédécesseurs, à chercher des alliés personnels parmi les Malgaches, pour guerroyer ensuite l’un contre l’autre comme autant de petits souverains.
Que le pouvoir public y prenne garde : cette colonie tant de fois reprise en sous-œuvre, et toujours en définitive abandonnée, a dû presque toujours ses infortunes à ses propres tuteurs. On les vit, tirant l’épée contre leurs compatriotes, allumer une guerre civile à trois mille lieues de leur pays. Égarés par l’orgueil, séduits par l’esprit d’une puérile ambition, ils travaillèrent si bien à leur destruction réciproque, qu’épuisés par la discorde, ils devinrent la proie des Malgaches,
La décadence progressive et la ruine de nos colonies à Madagascar sont aussi l’ouvrage de l’empressement impolitique et peu réfléchi que l’on mit à vouloir imposer violemment le christianisme à ces peuples, qui n’abandonneront jamais la polygamie. On peut consulter, dans l’ouvrage de Rochon sur Madagascar, l’histoire douloureuse et agitée de nos établissemens dans cette île.
Le lecteur pourra conclure des considérations que nous venons de lui soumettre, que l’insalubrité