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CONSIDÉRATIONS SUR MADAGASCAR.

sortaient, dans le cours de notre rivalité, tant de corsaires, effroi de leur commerce, l’île Maurice deviendra doublement onéreuse à nos rivaux. Que notre gouvernement continue donc avec soin l’ouvrage dont la pensée et la première exécution appartiennent à M. le baron Hyde-de-Neuville.

La France vient d’envoyer encore une frégate à Tintingue. Ce bâtiment y porte trois cents hommes de troupes, et cent cinquante fantassins ou artilleurs doivent les suivre prochainement. Le Fort-Dauphin ne sera plus le chef-lieu de nos établissemens. Notre colonie principale et le siége central de l’administration française se forment, s’organisent à Tintingue, où les troupes dont on parle vont tenir garnison. Ce point est situé vis-à-vis l’île Sainte-Marie, appelée par les naturels Nossi-Hibrahim, ou l’île d’Abraham.

Les environs de Tintingue sont plus favorables à la santé que le Fort-Dauphin ; mais Tamatave, selon moi, n’aurait pas dû être restitué aux Ovas. Comme port militaire, Tamatave est infiniment préférable à Tintingue ; il est vrai cependant que cette dernière position jouit d’un meilleur climat.

Que les Français se respectent ; qu’ils ne donnent plus aux naturels, comme sous Louis xv et Louis xvi, le spectacle de leurs divisions sanglantes. La prospérité et même la conservation de ces riches établissemens sont à ce prix. Si les hommes auxquels l’autorité est confiée sur ces rivages lointains recommencent comme autrefois à prendre les armes les uns contre les autres et à