ter la perte de beaucoup de monde, et la prise si rapide de Tamatave, font tant d’honneur à M. Gourbeyre, qu’il serait injuste d’examiner de trop près sa conduite, avant d’être à même de prendre une connaissance exacte des difficultés locales qu’il a fallu surmonter pour assurer la conservation de nos armemens et le triomphe de nos soldats. Nous ne pouvons tarder de recevoir des détails intéressans sur les opérations ultérieures de nos troupes. Le chef de l’expédition aura certainement porté une attention particulière à la situation de Tamatave, point le plus important de l’île par la sûreté de sa rade, par la modicité de la dépense qu’il exigerait pour être mis sur un pied respectable de défense et par l’heureuse disposition du terrain sur lequel on peut asseoir avec facilité des fortifications formidables.
À Tamatave, le sol se prête comme de lui-même aux travaux du génie guerrier ; les hauteurs voisines où Radama avait établi des redoutes munies de pièces de gros calibre sont trop favorables à la construction d’un fort, pour que M. Gourbeyre n’aie pas songé à s’y retrancher : mis en état de soutenir un siége du côté de la terre et de la mer, il doit nécessairement devenir le port militaire de la colonie. En temps de guerre avec les Anglais, nos vaisseaux auront un point de désarmement et de ravitaillement assuré dans la mer des Indes ; et l’île Maurice que les Anglais n’occuperaient pas s’ils ne craignaient, en l’abandonnant, de voir passer en notre puissance cette importante position d’où