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HISTOIRE.

Les conséquences de cette politique, à la fois conciliatrice, juste, morale et la plus propice à l’affermissement de notre pouvoir comme à la prospérité de nos intérêts, dans cette partie de la mer des Indes, sont faciles à déduire : la prépondérance oppressive des Ovas est absolument détruite, les Français deviennent les protecteurs d’une sorte de confédération Malgache qui nous réserve la haute main sur toutes les affaires de ce pays ; nous donnons, à tous les chefs de tribu rétablis par nous dans leurs droits, un intérêt réel à soutenir notre cause, à fortifier notre influence ; enfin les Malgaches, gouvernés en apparence par leurs chefs particuliers, passent dès lors en dernière analyse sous la domination française.

Les Malgaches Bembatouka et les Bétriouzargas, qui avaient été récemment enveloppés dans les conquêtes de Radama, ont des droits privilégiés à notre protection. Ils nous préfèrent aux Anglais, et ce sont les ennemis éternels et acharnés des Ovas : il est donc sage et utile de les agrandir et de les favoriser aux dépens des Ovas leurs rivaux et finalement leurs vainqueurs.

Telle doit être notre règle de conduite : le plus difficile est fait. Notre expédition arrivée sur les lieux n’a eu qu’à se montrer pour dissiper tous les obstacles, et pour jeter la terreur parmi les Ovas[1].

  1. Des bruits fâcheux ont couru postérieurement sur les suites de cette expédition ; mais comme ces nouvelles ne sont point officielles, nous aimons à croire encore qu’elles ne se confirmeront pas.