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VOYAGES.

bliques, dont il y a un grand nombre dans toutes les villes. Quant aux femmes, il est presque inoui qu’elles manquent à la foi conjugale. Elles vivent rigoureusement séparées des hommes, même de leurs pères, frères et fils, et ne sortent que pour les visites de cérémonie qu’elles se font entre elles, ou pour aller dans les temples ; elles sont alors enfermées dans une espèce de cage portée par des serviteurs.

Les Japonais sont très-industrieux, très-fins et très-experts dans le négoce. Ils sont très-adroits pour inventer et pour imiter. Il y a dans les villes un grand nombre de boutiques et de magasins merveilleusement assortis de toute espèce d’objets de luxe et d’usage ordinaire, soit pour les vêtemens, soit pour la parure.

Il y avait au Japon, quand j’y étais, plus de trois cent mille chrétiens, dont une grande partie a péri dans l’horrible persécution suscitée par l’ennemi du genre humain. Il est bien triste que nous ayons perdu l’espérance qui me paraissait si bien fondée, non-seulement de propager notre sainte foi, mais encore d’ouvrir un commerce qui pouvait être si avantageux au roi mon maître et à ses sujets, avec un pays d’où nous pouvions tirer, avec moins de frais que d’Europe ou d’Amérique, tout ce qui était nécessaire à la plupart de nos établissemens dans ces parages.

S’il faut en croire les chroniques japonaises, cet empire, extrêmement ancien, était divisé en plusieurs principautés, et fut réuni sous un seul mo-