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HISTOIRE.

est la seule valeur qu’il soit possible de soustraire à des regards investigateurs, et d’emporter avec soi le jour où il faudra fuir la persécution, c’est aussi la seule qui soit utile ; car toutes les autres auront besoin d’être converties en elle, pour que la possession n’en soit pas environnée de chances et de dangers. Ces idées, qu’une longue habitude a enracinées chez les Grecs, n’ont pu qu’être fortifiées par les troubles au milieu desquels ils ont vécu dans les dernières années. S’il est facile de remonter à leur source, il ne l’est pas moins de les suivre dans leurs conséquences, et nous pouvons nous attendre à ce que, tant qu’elles subsisteront, c’est à-dire jusqu’à ce qu’on soit parvenu à vaincre tous les préjugés par la force de l’expérience, et à réformer entièrement le caractère et les habitudes de tout un peuple, elles seront un obstacle insurmontable à ce que les capitaux, sans lesquels le pays ne saurait être vivifié, sortent de la terre où ils sont enfouis. Il faut une longue suite d’ordre, de tranquillité et de bon gouvernement pour leur inspirer de la confiance. Mais cette œuvre ne peut être que celle du temps ; les mœurs, qui sont le fruit des siècles, pèsent d’un poids énorme sur les généra-

    jouissent aussi bien de leurs propriétés que les membres du tiers-état, dans la France ancienne, et leur situation est légalement à tous égards supérieure à celle des protestans, depuis la révocation de l’édit de Nantes jusqu’au règne de Louis XVI, et à l’existence des catholiques irlandais, sous le joug des lois jalouses que fait peser sur eux l’Angleterre protestante.