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VOYAGES.

ment et de sévérité dans les mesures cruelles qu’il prit contre les chrétiens.

Revenant à mon sujet, je commencerai par faire remarquer, comme je l’ai dit en commençant mon récit, que la côte du Japon, qui était signalée sur les cartes maritimes par les 33° et demi, est réellement par les 35° et demi, au point où est situé le village de Jubanda, où je fis naufrage. Les îles qui composent cet empire s’étendent au-delà du 46e degré, ainsi que je l’appris d’un pilote anglais, grand cosmographe, établi au Japon depuis plus de deux ans à la suite d’un naufrage. Il était fort estimé de l’empereur, qui l’employait en diverses commissions. Il me raconta qu’ayant été envoyé par S. A. pour le recouvrement de certains droits au nord du Japon, il avait pris hauteur avec son astrolabe, et qu’il s’était trouvé au-delà de 45°, quoique le point où il était alors fût encore éloigné de l’extrémité nord de l’empire.

La Chine est éloignée des côtes du Japon de deux cents lieues, et la Corée de cinquante. Ce dernier pays, qui est fort riche et fort peuplé, est contigu à la Chine. L’empereur Taïcosama soumit la Corée, qu’il fit envahir par une armée de cent cinquante mille Japonais. Cette conquête fut faite facilement, parce que les habitans de la Corée, amollis par leurs richesses et les commodités de la vie dont ils jouissent, sont peu belliqueux. Après la mort de Taïcosama, ses successeurs y laissèrent peu à peu affaiblir leur autorité, et finirent par le perdre entièrement. Si les relations que je voulais