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HISTOIRE.

les provinces polonaises, afin de les renvoyer dans l’intérieur de l’empire. Toutefois l’espoir de nouvelles conquêtes, sous les auspices de Napoléon restait aux Polonais, et ils bénissaient le nom de leur libérateur. »

L’auteur suit toutes les phases des succès et des revers des Polonais jusqu’à la création du royaume de Pologne, sous l’empereur Alexandre[1], prince dont on ne saurait méconnaître les magnanimes intentions, mais qui cédait quelquefois aux exigences d’une politique qui n’était pas la sienne. Les efforts de ce peuple pour sa régénération ont intéressé toutes les ames généreuses, et nous n’avons point été les derniers à admirer ces belliqueux soldats, qui pendant long-temps n’eurent que nos camps pour patrie. Aussi éprouvons-nous un sentiment de tristesse en pensant au dernier trait qui termine le tableau de l’auteur : « Sur vingt millions de Polonais, dit-il, à peine quatre millions jouissent d’un gouvernement national sous une tutelle étrangère. Il est donc permis de dire, avec M. Beaumont de Brivozac : Que les Polonais ne s’y trompent point, ils n’ont pas encore de patrie. »

  1. 3 mai 1815, proclamée à Varsovie le 20 juin 1815.