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VOYAGES.

guerre et de bouche pour les forteresses qu’il possédait dans ces parages, des facteurs et commissaires pussent y être établis pour faire ces opérations, et eussent la facilité d’acheter tout ce dont ils auraient besoin aux prix courans du pays. Je demandai enfin que, lorsque le roi d’Espagne enverrait un ambassadeur à l’empereur du Japon, il y fût reçu avec tous les honneurs et les distinctions dus au représentant d’un aussi grand monarque.

Ces clauses étaient à peu près pareilles à la note officielle dont j’avais chargé le R. P. Louis Sotelo. L’empereur me répondit qu’il les admettait toutes, sauf celle qui concernait les Hollandais, parce qu’il lui était impossible de me satisfaire pour l’instant, afin de ne pas manquer à la parole qu’il leur avait donnée. Pour me convaincre de la sincérité de ses intentions, et me donner un gage de sa bonne foi, l’empereur résolut d’envoyer un ambassadeur au roi mon maître, chargé de présens pour S. M. et pour le vice-roi de la Nouvelle-Espagne. Il m’invita à désigner un religieux de ceux qui résidaient au Japon pour remplir cette mission en son nom. Mon choix tomba sur le R. P. Alonso Munor, franciscain. Mais l’empereur voulut que les dépêches et les présens me fussent confiés. S. A. me prêta un vaisseau, et me fit remettre quatre mille ducats pour l’équiper. Il m’autorisa à le vendre, et à lui en renvoyer le montant en marchandises d’Espagne à mon choix. Je pris congé de ce monarque, après l’avoir remercié de toutes les faveurs dont il m’a-