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VOYAGES.

gueur de ses hivers étaient très-pernicieuses à ma santé. Un habitant des riantes et chaudes vallées de l’Arno s’accoutume difficilement à celles de l’Ontario. J’ai été appelé dans un pays où la température m’est infiniment plus salutaire. Je comptais descendre à Baltimore pour me rendre par mer dans le golfe du Mexique à la Nouvelle-Orléans. Mais le souvenir de ce que j’avais souffert dans mon trajet d’Europe en Amérique m’a tellement dégoûté des voyages maritimes, que j’ai préféré descendre par terre jusqu’à Colombia, et m’embarquer sur l’Ohio pour gagner ensuite le fleuve du Mississipi et la Nouvelle-Orléans, où je devais prendre les ordres pour ma destination ultérieure. Je m’embarquai le 5 mai sur l’Ohio, l’une des plus belles rivières de l’Amérique septentrionale. Elle parcourt une vallée magnifique, que nous avons suivie dans une navigation de 375 milles sur le bateau à vapeur le Québec. Ce moyen de voyager, aussi agréable que prompt et économique, a contribué depuis dix ans à augmenter singulièrement les relations commerciales entre les différentes provinces et villes des États-Unis, et à en accroître la population. Nous faisions 6 milles américains à l’heure sur l’Ohio qui en parcourt 4 milles. Les bateaux à vapeur sont actuellement pourvus de toutes les commodités possibles pour les voyageurs : bon restaurant, lits passables, salon de lecture, où l’on trouve les journaux anglais, français et américains, même ceux du Brésil, et beaucoup de livres amusans.

Toute la vallée de l’Ohio est très-peuplée et cou-