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ET NOUVELLES.

volution qui nous paraît devoir éclater tôt ou tard, surtout depuis la publication du journal dont nous venons de parler.


COLOMBIE. — Nivellement de l’isthme de Panama[1]. — M. Loyd, ingénieur anglais, fut chargé par le général Bolivar d’exécuter le nivellement de l’isthme de Panama, afin de découvrir l’élévation relative de l’Océan Pacifique à Panama et de l’Atlantique à l’embouchure de la Chagre, et d’aviser au meilleur moyen de communication entre les deux mers. M. Loyd se rendit à Panama au mois de mars 1828. et y ayant été joint par le capitaine Falmarc, officier de génie suédois, au service de la Colombie, le 5 mai suivant, ils commencèrent leurs opérations, résolus de ne point se laisser décourager par les obstacles que la saison pluvieuse, qui venait de commencer, semblait devoir y apporter, par les privations personnelles, et par le danger auquel leur santé allait être en butte. Ils relevèrent d’abord le pays entre Panama et Porto-Vèlo, en suivant l’ancienne route, jusqu’au lit de la Chagre, qui va se jeter dans le golfe du Mexique. La hauteur la plus élevée qu’ils eurent à franchir entre ces deux points fut de 633.32 pieds anglais au-dessus de la marée haute à Panama. Se sentant alors incommodés de la pluie, à laquelle ils n’avaient cessé d’être exposés depuis leur départ, ils se construisirent une habitation sur le bord de la Chagre, et discontinuèrent leurs travaux jusqu’au retour de la belle saison. Le 7 février 1829, ils reprirent leurs opérations, à partir d’un point de la rivière situé au-dessous de l’endroit où ils s’étaient arrêtés, à 152.55 pieds au-dessus de la marée haute à Panama, et longèrent le cours de la Chagre jusqu’à la Braja, à 12 milles environ de son embouchure. L’eau de la rivière y était très-saumâtre, et de là à la mer il n’y avait point de courant percep-

  1. Voyez le dernier cahier.