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CORRESPONDANCE

son conseil pourrait bien se départir de ce qu’exigent la sagesse et la politique. Voici un extrait du mémoire présenté par la factorerie anglaise.

Il est dit dans ce mémoire qu’à moins d’un changement de système, il deviendra impossible de continuer le commerce ; que les taxes et les extorsions sont devenues tellement pesantes et vexatoires qu’on ne peut plus se soumettre au système existant ; qu’on a perdu toute confiance dans les négocians Hongs, attendu qu’à l’exception de trois, ils sont tous en faillite. Les signataires demandent en conséquence que les étrangers faisant le commerce à Canton aient la faculté d’établir des magasins pour la réception de leurs propres marchandises, que les droits soient payés à l’empereur en espèces, et que le propriétaire des marchandises puisse les retenir en sa possession ; que les droits payés pour les négocians Hongs insolvables soient supprimés, et particulièrement le droit de 6 pour 100 imposé sur le coton brut ; que le nombre des négocians Hongs soit porté au moins à soixante, ou, si cette augmentation est impraticable, qu’on accorde des licences aux marchands ou autres en dehors de la barrière, pour commercer, comme par le passé, avec les étrangers ; que toutes les taxes désignées par le nom de cumshaw ou présens soient abolies, particulièrement celle de 1950 tales, ou 1600 dollars, qui est perçue par les mandarins de la douane ; et de plus les cumshaw aux fournisseurs de bâtimens. On a la certitude que les mandarins extorquent près de 700 dollars sur les fournitures qu’ils font à chaque bâtiment. On demande encore que les dettes de Chungua soient payées sans délai.

Voilà quelles sont les demandes principales. Il y en a d’autres d’une moindre importance, telles que d’arborer le pavillon sur le comptoir de la compagnie à Macao, d’avoir la disposition d’une route assez large pour les voitures, et un terrain pour la course des chevaux destinée à la récréation des employés de la compagnie pendant