M. de Blaremberg, conseiller d’état, serait faite aux frais du gouvernement. Cet ouvrage est le résultat des recherches topographiques que M. de Blaremberg a faites pendant long-temps sur les côtes européennes du Bosphore cimmérien et la mer Noire qui en sont le plus rapprochées. Une fort belle carte et six plans accompagnent l’ouvrage. On s’est surtout attaché dans les dessins à présenter les traces encore subsistantes des lieux dont Strabon et l’auteur anonyme de la description du Pont-Euxin avaient déterminé les positions. Les renseignemens des anciens géographes avaient été souvent fort mal interprétés par les auteurs modernes, faute d’avoir vu les lieux : aussi en était-il résulté les plus graves erreurs dans presque toutes les cartes de la Tauride. Les meilleures mêmes n’en étaient pas exemptes, notamment celle de Formaleoni. M. de Blaremberg s’est chargé de rectifier ces fautes ; il a cherché à coordonner partout ses propres observations avec celles des anciens, et il paraît qu’en général il n’a pas trouvé pour les lieux des différences fort notables. Il a aussi découvert des ruines de ces trois forteresses scythiques dont parle Strabon. Il se propose de publier bientôt le fruit de ses observations. Les inscriptions grecques aussi nombreuses qu’intéressantes qu’il y a rencontrées jetteront sans doute quelque nouvelle lumière sur l’histoire peu connue de ces régions.
TURQUIE. — Nuée d’insectes. — « En 1822, je traversai une vaste plaine dans le voisinage de Brousse (Asie Mineure) qui était couverte de ces insectes, à plusieurs pouces de profondeur. Leurs larves y avaient été déposées par une nuée de locustes qui s’y étaient abattues et étaient encore trop jeunes pour pouvoir se servir de leurs ailes. Deux mois après ils s’envolèrent dans la direction de l’E. N.-E., et s’étant arrêtées au-dessus de Constantinople, on eût dit un voile épais de gaze qui enveloppait cette ville. Le plus grand nombre continua sa route, mais