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CORRESPONDANCE

ment les limites des six districts qui doivent être restitués à la Servie, savoir : ceux de Krain, Timok, Parakin, Kruschevatsch, Strarovlaschka et Drina.

Le prince Milosch, qui dirige depuis 14 ans l’administration de ce pays, qui est le sien, a convoqué une assemblée nationale, qui s’est réunie à Kragujewaz, le 4 février, pour entendre les communications que le prince devait faire à la nation. Cette assemblée se composait d’environ 1,000 représentans ; 700 étaient des députés des communes, munis pour la première fois de pleins pouvoirs de la part de leurs commettans ; chaque commune de 100 maisons avait nommé un député ; les autres plus petites s’étaient réunies pour en nommer un ou deux. La ville de Belgrade était représentée par 6 députés. Les 300 autres membres appartenaient au clergé supérieur, aux tribunaux ou à la classe des agens de l’administration.

Les pouvoirs ayant été vérifiés le 5 et le 6, le prince Milosch se rendit à l’assemblée le 7. Après avoir donné connaissance du firman dont nous avons parlé, il développa toute l’importance des priviléges reconnus à la Servie, et félicita son pays d’être rentré dans la jouissance de ses droits, grâce à l’intervention de l’empereur de Russie. Il parla ensuite de son administration : il déclara qu’il était prêt à rendre compte de l’emploi des deniers publics ; il annonça qu’une commission nommée par lui pour rédiger un code de lois, en prenant pour base le code Napoléon, travaillait déjà depuis deux ans. Il s’étendit sur la nécessité d’établir des écoles, des imprimeries, des hôpitaux, de répandre de toutes manières l’instruction, et d’encourager les sciences. Enfin il dit à l’assemblée nationale qu’elle était convoquée surtout pour organiser un gouvernement. Il déclara qu’il relevait la nation du serment de fidélité qu’elle lui avait prêté, et qu’il remettait l’administration de l’état entre les mains de ses représentans.

Ce discours produisit le plus grand effet sur l’assemblée.