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compagnie, sur les troupes indigènes ou les Cipayes, auxquels il paie un juste tribut d’éloges, et enfin sur les mœurs et l’histoire naturelle du pays. Après avoir décrit dans un tableau rapide et animé sa traversée du Bengale en Égypte, la marche de l’armée anglaise à travers le désert, son arrivée sur les bords du Nil, etc., il assiste aux derniers événemens de la guerre, et termine par des réflexions pleines de sagesse, sur la situation de l’Égypte au moment où il la quitta, comparée à celle qu’elle présente aujourd’hui sous le gouvernement énergique et habile du vice-roi[1].

— À aucune époque on ne vit autant de points de rapprochement entre la France et l’Angleterre ; et cette particularité fort remarquable nous semble être moins le résultat d’un long état de paix, que celui de la direction des esprits portés plus que jamais aux investigations, aux découvertes et aux comparaisons. Il faut observer aussi qu’en cherchant à constater les points de rapports ou de différences qui existent entre nous et nos voisins, ce ne sont plus des bizarreries de mœurs, des singularités de caractère qui nous occupent. Dirigeant notre examen vers des sujets d’une toute autre importance, nous aimons à rapprocher la législation des deux pays, et en opposant l’une à l’autre, à remonter à la source des imperfections que chacune d’elle offre encore.

Ces réflexions nous sont inspirées par la lecture d’un ouvrage auquel le nom qui y est attaché serait déjà un garant de succès si l’importance du sujet et un mérite réel ne le recommandaient puissamment à l’attention des lecteurs. En effet, les Lettres sur la cour de la chancellerie d’Angleterre et sur quelques points de la jurisprudence anglaise, publiées avec une introduction, par M. Paul Royer-Collard[2], forment sans contredit l’ouvrage qui donne les renseignemens les

  1. Paris, Treuttel et Würtz. 1 vol in-8o.
  2. Paris. 1 vol. in-8o. 1830.