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AUTHENTICITÉ DU VOYAGE DE CAILLIÉ.

révolution telle que se l’imagine le docte Anglais ; mais le flux passager d’une expédition comme celle des Félâns en 1826 ne produit guère que des résultats instantanés, disparaissant avec le reflux, et laissant les turbulens Touâryqs insoumis et pillards, les placides Kissours grevés d’un nouveau tribut, voilà tout. Au besoin, j’en trouverais une preuve dans les objections mêmes du critique ; car si, comme il l’assure d’après le témoignage de l’ancien domestique nègre de M. Tyrwhit, Nana-Beyra et son divan avaient, en mai 1828, repris l’autorité, on avouera que les changemens opérés par les Félâns dans le gouvernement de Ten-Boktoue n’auront pas été d’une bien longue durée.

Enfin j’arrive aux dernières chicanes de la Quarterly Review. Le critique des bords de la Tamise, bien plus sûrement informé sans doute des détails du meurtre de Laing, depuis que le récit lui en est parvenu à travers quelques conteurs intermédiaires de plus, oppose gravement la version qui lui a été faite à la version recueillie sur les lieux par notre voyageur ; cela me donnerait envie d’opposer à mon tour à l’une et à l’autre quel qu’une de celles qui ont été données soit à Tripoli soit à Saint-Louis du Sénégal. Mais il serait plus raisonnable, je crois, au lieu de relever leurs dissidences, de remarquer au contraire les points sur lesquels elles concordent, et qui peuvent dès lors être admis comme avérés. Quoi qu’il en soit, ce n’est point M. Caillié qu’il faudrait rendre responsable de l’inexactitude des informations qu’il a