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VOYAGE AU JAPON.

du pays la moitié de ce qu’elles pourraient produire. Je répondis que je ne pouvais m’engager à cela sans connaître la volonté de mon souverain, mais que, si S. A. me le permettait, je me rendrais dans la province de Bungo, où se trouvait le vaisseau Sainte-Anne, et que j’irais voir si je pouvais m’embarquer à son bord ; mais que, dans le cas contraire, j’accepterais la grâce qui m’était offerte. Je promettais de répondre à la demande de mineurs que me faisait S. A., soit à mon retour à la cour de Zurunga, soit avant de m’embarquer.

Deux jours après, je fus encore admis en présence de l’empereur avec les mêmes cérémonies. S. A., après un compliment plein de politesse et d’obligeance, me fit répéter de vive voix les demandes que j’avais remises par écrit à son ministre. Je le fis par le moyen de mon interprète, le P. Jean-Baptiste de la compagnie de Jésus, et j’insistai avec plus de force que je ne l’avais fait dans ma note sur l’expulsion des Hollandais. L’empereur me répondit en termes à peu près semblables à ceux que Conseconduno m’avait transmis de sa part, le lendemain de ma première audience.

De retour à mon logement, je m’occupai de mes préparatifs de départ, qui furent bientôt terminés, et je partis peu après pour la province de Bungo. Voici les principales circonstances de ce voyage.

De Zurunga à Méaco, par où je devais passer, il y a près de cent lieues presque toujours en plaine, et dans un pays fertile et agréable ; on traverse plusieurs rivières considérables sur des bacs très-com-