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AUTHENTICITÉ DU VOYAGE DE CAILLIÉ.

la vérité de son assertion relative au confluent de deux bras du Ghialiba à Isaca, l’on ne peut considérer comme une objection réelle le plus ou moins de foi que le géographe anglais est en disposition d’accorder au renseignement qui fait venir de Séghou le plus occidental de ces deux bras ; car sur ce point, Caillié ne rapporte pas un fait de visu, il se contente de répéter, sans les garantir, les informations qu’il a recueillies de la bouche des naturels. Je pourrais avoir beau jeu à entrer ici, avec l’Aristarque britannique, dans le champ de discussion qu’il a ouvert ; mais ce n’est pas le moment opportun, et je renvoie sur ce point à mon mémoire.

Notre voyageur place Kâbra sur une éminence, à trois milles au nord du port de même nom, lequel est situé sur le moindre des deux grands bras que le Ghialiba forme un peu au-dessus ; de ce port principal on remonte par un canal jusqu’à la ville de Kâbra, qui offre en cet endroit un port secondaire fort malpropre. Là-dessus le critique anglais de se récrier, et sur l’existence, au centre de l’Afrique, d’un canal qu’il gratifie de l’épithète d’artificiel, et sur la prétendue malpropreté de Kâbra.

Pour montrer la fausseté de ces détails, il leur oppose le passage suivant, qu’il emprunte à la correspondance du major Laing : « La distance de Cabra à Temboctou est de cinq milles ; c’est un joli bourg situé sur le bord même de la rivière : les rues en sont étroites, mais propres. » J’avoue que j’ai peine à trouver aucune contradiction entre ce pas-