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AUTHENTICITÉ DU VOYAGE DE CAILLIÉ.

vouloir parler ; car, se trouvant, d’après des déterminations que je n’ai pas l’intention de combattre ici, par deçà 18° de latitude septentrionale, et se dirigeant au Nord, il ne devait avoir en vue, surtout pendant tout le cours de leur révolution apparente, que des constellations boréales, d’autant plus qu’il avertit ses lecteurs que celle dont il s’agit passa près du zénith de la caravane. Examinons dès-lors si le ciel offrait réellement, dans la portion qui attira les regards de Caillié, un aspect tel qu’un homme peu habile en pareille matière pût croire, sans une aberration complète de tout jugement, y reconnaître le beau groupe d’Orion.

Si l’on porte son attention vers l’Est, on n’y verra point, sans en être frappé, al-Thayr se levant vers onze heures, accompagné des étoiles β et γ de l’Aigle, comme Rigel l’eût été des étoiles β de l’Éridan et η d’Orion ; à côté, la rangée de petites étoiles de la Flèche, offrant une disposition relative tout-à-fait semblable à celle de la file de petites étoiles formant l’épée d’Orion ; puis la primaire de l’épaule de celui-ci, représentée par les deux tertiaires très-rapprochées ε et ζ l’Aigle ; enfin θ du Serpent marquant la place de la petite étoile λ de la tête d’Orion. Voilà, ce me semble, des ressemblances bien propres à justifier la possibilité d’une méprise de la part d’un homme médiocrement au fait des constellations. Et si l’on veut pousser la comparaison plus loin, ne trouvera-t-on pas digne de considération que le petit groupe des quatre étoiles tertiaires du Dauphin accompagne