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GÉOGRAPHIE.

nance que je réfute les raisons alléguées contre une authenticité qui ne m’a point paru douteuse dès que j’ai été à portée de juger en connaissance de cause.

Je commencerai par celles de ces objections qui, s’appuyant sur des faits positifs et incontestables, semblent n’admettre aucun palliatif, aucune excuse des assertions par lesquelles ces mêmes faits se trouveraient contredits. Elles sont tirées de l’état du ciel d’après le récit du voyageur, pendant la nuit du 6 au 7 août 1828, deux jours après qu’il eut quitté Ten-Boktoue. La caravane s’était mise en route à 11 heures du soir, et marchait à peu près au Nord ; la nuit était chaude et belle ; et tout en cheminant sur son chameau, M. Caillié regardait devant lui la voûte céleste : les deux Chariots, c’est-à-dire la grande et la petite Ourse, lui parurent peu éloignés de l’horizon ; à l’Est il crut voir la belle constellation d’Orion s’élever graduellement, passer presque au zénith de la caravane, et disparaître aux approches du jour.

Et cependant, suivant la remarque du critique anglais, tel ne pouvait être l’état véritable du ciel à l’époque et au lieu indiqués ; « attendu que le 7 ou 8 mai (lisez le 6 mai) à onze heures du soir, et sous le méridien de Ten-Boktoue, la grande et la petite Ourse, ou les Chariots, au lieu d’être voisines de l’horizon, devaient être près de culminer au-dessus du pôle, les quatre grandes étoiles de la queue de la grande Ourse l’ayant déjà passé, et celles de la petite Ourse s’en approchant ; quelques-