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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

avait droit d’attendre d’un voyageur aussi expérimenté.

Une autre victime non moins recommandable de son zèle pour les découvertes, est l’infortuné capitaine de Beaufort, qui, en 1824, mesura par deux routes différentes la distance du Sénégal à la Gambie, explora le Bondou, le Kaarta, le Banbouk, et détermina son itinéraire par des observations astronomiques et par des séries de distances et de gisemens. Une faible partie seulement en est superficiellement connue, d’après la correspondance du voyageur ; mais il ne tardera point, je l’espère, d’être publié complétement, avec le récit intégral des explorations scientifiques de cet estimable officier ; matériaux autographes et précieux, soigneusement recueillis par l’administration coloniale du Sénégal, et restitués par le Département de la Marine à la famille de Beaufort. Les résultats déjà connus ont été réunis par M. Walkenaer, dans son Histoire des Voyages[1], et employés, mais avec peu de précision, dans les cartes de M. Jomard et de M. Dufour ; l’un et l’autre paraissent avoir adopté, sans discussion, toutes les positions que Beaufort a indiquées d’après une estime qui n’est pas toujours d’accord avec les déterminations fournies par d’autres sources, ni peut-être même (chose que je n’ai point vérifiée) avec les observations inédites et les détails de route consignés dans les journaux du voyageur. Un motif facile à apprécier m’interdit

  1. Tome vi, pag. 355 et suiv.