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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

quelques contradictions partielles, est d’autant plus intéressant, que Mollien a dû couper dans sa marche les lignes parcourues par tous les voyageurs qui ont suivi des directions transverses. Cette observation n’avait point échappé à M. Eyriès, qui a joint un intéressant mémoire à la relation du voyageur[1], mais, il faut l’avouer, il n’a été fait jusqu’à présent, sur les cartes de la Sénégambie, qu’un usage insignifiant de cet itinéraire, l’un des plus importans toutefois que nous possédions ; la carte spéciale qui accompagne l’ouvrage, dressée par un artiste étranger à la science, est un tissu de méprises et d’erreurs ; et pourtant, de même que la carte anglaise du deuxième voyage de Park, elle a été adoptée et suivie avec une inconcevable facilité, même, à quelques corrections près, dans les travaux de M. Walkenaer et de M. Jomard !… De la combinaison fautive de ces deux constructions des routes de Park et de Mollien, il est résulté, pour la Gambie, des contours péniblement tourmentés, dont la bizarrerie même suffit pour indiquer le peu de probabilité, et que je n’ai pas retrouvés sans surprise sur la carte de M. Dufour ; M. Brué les a retranchés, mais il me paraît avoir tourné plutôt que résolu la difficulté. En revenant plus tard sur ce sujet, je chercherai à établir, d’après des considérations motivées, une solution nouvelle de ce point de géographie.

  1. Observations géographiques sur les découvertes en Afrique antérieures à celles de M. Mollien, sur celles qu’il a faites, et sur la carte jointe à sa relation ; par J. B. B. Eyriès.