Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
POPULATION DES DEUX MONDES.

Hogendorp, nous accordions 5,000,000 d’habitans. Les communications obligeantes de M. le capitaine de Freycinet, ainsi qu’un mémoire manuscrit, rédigé par un des derniers gouverneurs de l’Océanie portugaise, et que nous avons eu entre les mains durant notre séjour à Lisbonne, nous ont mis également en état de rectifier l’idée erronée que l’on avait généralement sur la population de l’île de Timor. Nous ne quitterons pas la Malaisie (archipel indien), sans faire observer que nous avons dû accorder en 1826 à la portion des Philippines qui est soumise aux Espagnols, une population supérieure à celle qui lui a été assignée par M. Morquer des Campes.

La population de l’Australie est plus difficile à déterminer que celle des deux autres grandes divisions de l’Océanie. Nous ne connaissons encore qu’une lisière le long des côtes du Continent Austral (Nouvelle-Hollande), et une très-petite partie de son intérieur. Hassel conjecturait, il y a quelques années, qu’on ne pouvait lui accorder une population indigène que d’environ 100,000 ames, malgré sa grande étendue. Plus tard, en 1828, il attribuait au continent et aux îles qui en sont le plus près 200,000 habitans. Comme il n’est question que d’une très-petite somme répartie sur la totalité de l’Océanie ; nous croyons qu’on peut admettre sans grand inconvénient cette faible population. Tout ce que l’on en connaît jusqu’à présent paraît venir à l’appui de l’évaluation du statisticien allemand.