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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

un objet que j’élevai à dessein. Mais il parut souffrir, cria et baissa la tête. Il poussait ses premières dents ; ses lèvres étaient un peu épaisses, et il avait beaucoup de la physionomie mandingue. Du reste, il paraissait en bonne santé. Les nègres n’ont pas de préventions contre une peau blanche, qu’ils regardent seulement comme une infirmité. On m’assura que les enfans qui proviennent de cette espèce, qu’on appelle Albinos, sont noirs.

… » J’allai au village voir construire un tambour dont on se sert à la guerre. Vingt Mandingues travaillaient à cet instrument consistant en une grande caisse formée d’un seul tronc d’arbre de trois pieds de circonférence, de six à huit pouces d’épaisseur, et recouverte par une peau de bœuf non tanée. On avait collé sur les parois intérieures plusieurs morceaux de papier avec des caractères arabes. C’étaient autant de talismans préservateurs contre l’attaque des ennemis. Un jour entier fut consacré à cet ouvrage considéré comme un amusement. »

Du Fouta-Dhialon notre auteur se rendit à Kankan.

« Le Fouta-Dhialon est gouverné par un almamy que nomment les chefs du pays qui ont le droit de le déposer s’il n’administre pas convenablement. Le gouvernement est théocratique. Les Foulahs du Fouta sont en général grands et bien faits. Leur peau est marron clair, mais un peu plus foncée que celle des Foulahs nomades. Ils ont les cheveux frisés comme ceux des nègres, le front assez haut, les yeux grands, le nez aquilin, les lèvres minces, et