Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/531

Cette page a été validée par deux contributeurs.
523
ANNONCES.

a compris que la poésie trouverait encore des sujets intéressans à traiter parmi nos antiquités nationales.

Isid. L……n

Carporama : exposition des fruits et plantes des tropiques.

Les navigateurs, dans leurs relations, les naturalistes, par leurs descriptions, n’ont pu nous faire connaître que d’une manière imparfaite cette végétation si vigoureuse, extraordinaire par ses formes, si variée dans ses espèces et ses nuances. Les dessins les plus fidèles ne rendent pas les contours des énormes jacks, qui pèsent jusqu’à cent livres. Quel lecteur n’a envié à l’Océanie l’arbre à pin, à la voluptueuse Taïti l’hevy (arbre de Cythère) ? Qui ne se ressouvient des coyaviers et du palmiste sagoutier de Paul et Virginie, des cocotiers et des pampleucoussiers d’Atala ? L’Europe, malgré l’immense consommation qu’elle fait des épices, ne parviendra jamais à posséder les arbres qui les produisent ; les essais tentés pour en acclimater quelques-uns n’ont rendu que des fruits dégénérés ; toujours notre continent sera tributaire des Indes qui n’ont rien à lui demander.

Un Français né dans le Calvados, M. Robillard d’Argentelle, capitaine d’état-major dans l’expédition qui arriva en 1802, à l’île de France, a employé vingt-cinq années à modeler les plantes et les fruits les plus remarquables des tropiques. Décédé à son retour en 1827, il a emporté dans la tombe le secret de ses procédés ; mais sa précieuse collection reste unique, et elle a traversé les mers sans subir la moindre altération. Elle se compose de cent douze plantes « représentées en tout ou en partie, de grandeur naturelle et avec une perfection telle, qu’elle peut faire illusion aux yeux d’un botaniste exercé. Ces plantes artificielles sont très-supérieures à tout ce qu’on connaît en ce genre ; elles sont dignes de figurer honorablement dans toute collection ouverte au public, où elles procureraient facilement la parfaite connaissance d’objets intéressans. »

Le rapport de MM. Desfontaines, Labillardière et Cassini, ap-