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CORRESPONDANCE

Il est plus que probable, d’après cette découverte, qu’un contemporain d’Aristote a foulé le sol du Brésil et de la Plata. On pense que Ptolemaïos était le commandant de la flotte d’Alexandre ; jeté par les vents sur la côte du Brésil, il y aura déposé ce souvenir de son voyage dans des régions aussi éloignées. Dans tous les cas, une pareille découverte est de nature à fixer l’intérêt et l’attention des antiquaires de tous les pays.

L…


BRÉSIL. — Situation des émigrés allemands. — Nous avons toujours pensé qu’il ne fallait adopter qu’avec beaucoup de prudence les projets de colonisation lointaine. Voici un rapport adressé par le consul suisse, au Brésil, à son gouvernement : le consul y trace le tableau le plus décourageant des peines et des contrariétés de tous les genres auxquelles sont en butte les Européens que des espérances de fortune et de bonheur attirent dans ce pays. Après avoir détaillé les obstacles que l’on éprouve à se procurer un terrain convenable et quelques esclaves, il ajoute : « D’ailleurs, qui pourra diriger l’émigré dans l’établissement qu’il va former ? Ses voisins peut-être ? Mais il ne doit ni ne peut s’en rapporter à eux ni à leurs conseils. Jaloux des moyens qu’ils lui supposent et qu’ils portent toujours au-dessus de la réalité, ils ne cherchent en secret qu’à entraver ses démarches et ses opérations. Si malheureusement il a besoin d’eux, ils lui font payer leurs services au poids de l’or, et ne participent à ses travaux qu’avec l’intention d’en retarder les progrès ; trop heureux alors, si par des erreurs, de fausses spéculations ou des mesures mal combinées, il ne se prépare pas des regrets pour l’avenir.

« Dans tous les cas, il doit s’attendre à de très-fortes dépenses pour sa nourriture et celle de ses esclaves, puisque huit mois au moins doivent s’écouler avant qu’il puisse songer à retirer du sol, de quoi pourvoir à leurs premiers