tiques puissent être un obstacle à la prospérité de la colonie, ainsi que des personnes ont paru le croire. Pendant les quatre mois que ce voyageur a passés dans le pays, il n’a jamais vu un seul serpent ni entendu dire aux européens qui l’habitaient depuis plusieurs années qu’ils en eussent jamais rencontré. Quant aux moustiques, il assure que la concession, étant fort élevée au dessus du niveau de la mer et sans cesse exposée à un air vif et raréfié, n’en est point incommodée, et que d’ailleurs les insectes disparaîtront à mesure que le terrain sera dégarni de bois et livré à la culture.
« Le sol de la concession est formé du détritus de mille générations d’arbres : la terre végétale y a une épaisseur de près de vingt pieds. Elle est noire comme du terreau et favorable à toutes sortes de productions tant indigènes qu’exotiques. Le maïs peut produire jusqu’à quatre récoltes par an ; le riz, on le recueille deux fois. Dans quarante-cinq jours on peut avoir des haricots, la canne à sucre y est en végétation constante ; le café croît promptement et magnifique ; le cacao n’a besoin que d’être recueilli dans les bois, comme la vanille et le poivre ; le coton est très-abondant dans les villages qui le cultivent, et d’une finesse extrême. Le tabac, qui est une des plantes les plus productives, y prospère volontiers ; l’indigo de même ; les oranges, les cédras, les bananes, les patates, les ananas, n’exigent aucun soin pour s’y multiplier : la vigne et l’olivier y réussiront aussi, etc. Ajoutez à ces riches productions un ciel toujours enchanteur et un printemps continuel : dans cet heureux climat jamais l’arbre n’est dépouillé ; il reste toujours couvert de feuilles. Les pluies, fort rares dans certaines provinces du Mexique, ne manquent jamais au Guazacoalco ; le pic Saint-Martin attire les nuages, et, tous les quinze jours à peu près, on a de l’eau. Les Européens et les individus établis dans ce pays n’ont jamais connu les maladies des Antilles : l’élévation des terres, l’absence des