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ET NOUVELLES.

45 milles environ au-dessus de sa jonction avec le Vermillion. L’expédition reprit alors la route du Saint-Maurice, jusqu’à un poste de la compagnie de la baie d’Hudson, appelé Wemontachinque, qui est à 200 ou 300 milles des Trois Rivières, et à six journées de marche de la baie d’Hudson. Le Saint-Maurice prend sa source dans le voisinage.

Nos voyageurs ayant quitté Wemontachinque, remontèrent une petite rivière qui les conduisit à de vastes et beaux lacs, dont ils firent le tour. Un de ces amas d’eau, qui reçut le nom de Kempt, en l’honneur du gouverneur de la province, était si considérable, qu’ils mirent neuf ou dix jours à en parcourir la circonférence.

Au sortir de ces lacs, dont la reconnaissance avait occupé l’expédition l’espace de plusieurs semaines, elle descendit la rivière aux Lièvres durant quelques jours, et s’avança jusqu’à un autre poste que la compagnie de la baie d’Hudson a établi sur le bord du lac au Sable, à 80 milles de la rivière d’Ottawa.

La partie supérieure du cours de la rivière aux Lièvres est interrompue à chaque instant par des chutes plus ou moins élevées, où le bateau de l’expédition faillit plusieurs fois se perdre. Elle essuya des pluies et des tempêtes continuelles sur les lacs, et, de temps en temps, il tombait de la neige. Le thermomètre marquait ordinairement, pendant la nuit, de 5 à 10 degrés au-dessous de zéro. Les voyageurs souffrirent considérablement du manque de vivres dans le trajet au lac au Sable. De là, ils descendirent l’Ottawa jusqu’à Montréal, où ils arrivèrent le 22 octobre, après une absence de quatre mois.

On prépare en ce moment le journal et une carte exacte et scientifique de l’itinéraire de l’expédition. Les échantillons des diverses espèces de roches et de terres qu’elle a rapportés, ainsi qu’une collection d’insectes, de reptiles et