Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 1.djvu/441

Cette page a été validée par deux contributeurs.
433
VARIÉTÉS.

LE DOCTEUR MADDEN.

Les réflexions suivantes sur le Voyage en Orient du docteur Madden, dont quelques journaux français et étrangers ont cité plusieurs fragmens, sont extraites du Courrier de Smyrne

Tout en reconnaissant qu’elles sont empreintes elles-mêmes d’exagération, elles nous ont paru généralement assez vraies. Toutes les personnes qui ont réellement vu l’Orient ont signalé depuis long-temps les nombreuses aberrations du docteur Madden.

La Revue Britannique a publié une série de lettres sur l’Orient dans lesquelles, à travers des observations très-fines et très-exactes, nous avons remarqué un assez grand nombre d’erreurs, que l’abondance des matières politiques nous a seule empêché de signaler et de réfuter. Le même motif serait, à nos propres yeux, une excuse insuffisante, si nous passions sous silence les assertions consignées dans l’un des articles que contient le no 49 de ce recueil, sous le titre d’Esquisses levantines, et qui est un extrait, par notes détachées, du Journal des Voyages d’un certain docteur anglais Madden. Ce brave homme a voulu s’amuser aux dépens de ses lecteurs ; mais il aurait dû inventer des contes plus innocens que ceux qui donnent lieu à nos explications.

Dans le chapitre du marché des esclaves, que le docteur a été autorisé à visiter, comme si un marché, en Turquie comme ailleurs, n’était pas public, les phrases suivantes terminent une description lamentable des malheureuses femmes grecques enlevées à Scio, Ipsara et autres îles de l’Archipel, et entassées demi-nues dans une cellule.

« C’était un spectacle douloureux que de voir ces pauvres filles pleines d’innocence et de pudeur, examinées de la tête aux pieds par chaque soldat libertin qui prétendait