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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

part des insulaires ; mais notre commandant n’eut pas d’égard à cette représentation. Nous nous avançâmes sans obstacles par un étroit sentier sur une plaine assez unie, et nous arrivâmes près d’une colline dont nous gagnâmes le sommet qui formait une espèce de plateau. Là, quelques naturels se montrèrent et nous menacèrent par des cris et des gestes.

M. Norman, tourna sur la droite et s’engagea dans un sentier qui menait à travers un fourré vers quelques huttes. Je le suivis avec sept autres Européens, ainsi que les deux chefs de Bow avec un de leurs hommes. Bientôt quelques naturels voulurent nous disputer le passage. Nous tirâmes sur eux : nous en tuâmes un, et les autres s’enfuirent. M. Norman ordonna alors de mettre le feu à la cabane du chef et à quelques autres. Cet ordre fut exécuté sur-le-champ, et, au bout de quelques secondes, les flammes s’élevèrent de tous côtés. Bientôt nous entendîmes des hurlemens affreux qui venaient du chemin par lequel nous avions gagné le plateau. Les chefs de Bow comprirent à ces cris que quelques-uns des leurs ainsi que des Européens venaient d’être tués par les naturels de Vilear. Ces derniers, en effet, s’étaient tenus en embuscade jusqu’à ce que nous eussions atteint le plateau, et avaient ensuite attaqué nos hommes épars. Ceux-ci, après avoir fait feu, avaient été enveloppés et massacrés avant d’avoir eu le temps de recharger leurs armes. D’autres, ainsi que je l’ai su après, se voyant sur le point d’être cernés par les sauvages,