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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

wich. Quelques jours après, nous reçûmes la visite des Européens qui résidaient à Bow. Le capitaine les engagea pour ramer dans nos embarcations, promettant de les payer à quatre livres sterling par mois, en coutellerie, verroterie, quincaillerie, etc., évaluées à un taux fixé ; ils devaient retourner à Bow quand notre navire serait prêt à partir.

Mai, juin, juillet et août s’écoulèrent, et nous n’avions encore pu nous procurer que cent cinquante tonneaux de bois de sandal formant tout au plus le tiers de notre cargaison. Les insulaires nous déclarèrent alors qu’il leur était impossible de nous en fournir davantage, parce que les forêts avaient été épuisées par le grand nombre de bâtimens qui avaient fréquenté ces parages depuis quelques années.

Les chefs et autres individus de quelque importance ne venaient plus à bord du navire, de peur qu’on ne les retînt comme otages, jusqu’à ce qu’ils eussent rempli leur engagement de compléter notre cargaison. Le capitaine Robson était vexé de se voir joué de la sorte par un peuple barbare et rusé, et se promettait de tirer vengeance de ses anciens et fidèles alliés qu’il avait si souvent aidés à se régaler de la chair de leurs ennemis.

Au commencement de septembre, deux grandes pirogues de Bow, portant environ deux cent vingt ou deux cent trente hommes, vinrent auprès du navire pour réclamer et ramener chez eux les Européens qui nous avaient joints en mai avec leurs femmes. Vers ce même temps, le capitaine Robson,